Stefan Sigel, une élégance esthétique à la fois minimaliste
et recherchée. Une question d'équilibre à l'aune de l'intuition,
de l'émotion, du savoir-faire et d'une immense exigence.

Des fragments de voyages captés sur iPhone comme
tableaux d'inspiration à ses interventions précises, coupantes,
déchirant les traces du souvenir pour en extraire l'essentiel.
Dans la caisse américaine, le travail sur le verre, des rideaux
de couleurs translucides devant la photo brute et inviolée,
juste agrandie au paroxysme de ses possibilités.
Des voiles en tension, nets, concis qui perturbent les repères,
maximalisent le détail pour générer de nouvelles visions,
de nouveaux équilibres et des perspectives inattendues.
Par la force subtile du trait et des jeux de tonalités qui se
heurtent ou se rencontrent, Stefan Sigel jette des sorts à
chacune de ses images. A la frange du surréel, il les mystifie
pour mieux les révéler, y libère des espaces offerts
aux espaces de l'imaginaire.

En marge de toutes préoccupations conceptuelles,
une recherche esthétique singulière, une expérience du sensible
bâtie sur l'art de la composition et sa maîtrise. En tirages limités,
un premier corpus d'oeuvres qui se posent fort ailleurs qu'au
rayon des remix et des compilations de mémoires figées.

© Viviane Scaramiglia